Billet 21: Celui qu'elle a été, celle qu'il sera.

 Nous approchons les un an.
Un an de traitement hormonal progressif.
J'ai pu trouver un super endocrinologue à 1h30 de route de chez moi.
L'avantage, c'est de faire aussi le suivi en visio.

Progressif car, n'étant pas toute jeune (bien que l'âge est un concept assez étrange), il préfère aller doucement sur le dosage des oestradiols.
Il explique toute sa démarche, donc ok.

Bref, je suis à des patchs de 75 de dermerstril depuis presque 6 mois et un peu plus d'antiandrogène par injection de Décapeptyl. C'est une période assez longue, mais le but est de ne pas brusquer le corps. Début mai, ce sera le bilan des 1 an.

Quoi dire ?

Et bien quelques petites choses.

Le premier changement qui m'a surprise a été un jour en faisant les travaux seule dans la maison.
Je me suis demandée pendant plusieurs heures d'où venait cette odeur inconnue alors que je bossais comme une tarée et qu'il faisait un peu chaud.

Ma transpiration.

Je ne sentais plus "le mâle".

Et c'était fou.

C'était bien.

La deuxième chose que j'ai pu remarquer est la perte de masse musculaire. En fin de chantier, je ne soulevais plus aussi facilement des plaques de placo de 3m*1,2m... mais ma silhouette changeait.

C'était aussi impressionnant de voir les petits changements, de sentir son corps différemment, ses jambes se dessiner, ses fesses et ses hanches , son cou, ses trapèzes... Tout ce qui était assez typique de la génétique masculine du côté de mon père s'efface peu à peu. La particularité de faire du muscle facilement, la largeur d'épaules... tout ce que j'avais essayé de renforcer pour voir si ça me permettait d'aller mieux... 
Tout fondait.

Tout fond, plus précisément.

Le dosage est bas et cela ne va faire qu'un an que j'ai commencé le traitement.

La poitrine et la taille se dessinent.

Les mains et les pieds se sont affinés.

La pilosité est plus fine et plus lente.

Les cils sont plus denses.

Les yeux sont un peu plus ronds.

Même en travaillant  la voix, le grain s'est un peu adouci.

Chaque petit changement apporte du bien.

Tout est très loin d'aller, ayant une dysphorie physique très forte, la pilosité et ce qui est encore trop masculin me mettent des droites quotidiennement.
Mais la curiosité, et chaque petit changement me poussent...

Je commence à aimer quelques petites choses que je vois.

Et ça...

C'est la première fois...

Bonjour, je m'appelle Maxine.